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 L'Afrique, les Afriques.
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Auteur: ndar.tout   
Date:   02-09-16 15:00   >>> Répondre à ce message

in rfi.fr :
"""Charles Fréger et les «hommes bleus» du Togo, un jeu photographique
par Siegfried Forster
Deux photos de la série « Asafo », réalisée par le photographe Charles Fréger, sur les « hommes bleus » du Togo. Charles Fréger
Charles Fréger, 41 ans, fils d’un paysan français, parcourt le monde et sublime dans ses photographies les cultures des communautés et minorités : des coiffes bretonnes jusqu’aux esprits japonais ou guerriers sikhs. À l’occasion du Festival Fite à Clermont-Ferrand, il présente « Fabula », un voyage à travers de séries photographiques extraordinaires. Parmi ces portraits époustouflants se trouvent les Asafo, les « hommes bleus » du Togo. Entretien.
RFI : Comment est venue l’idée de prendre en photo les hommes bleus du Togo ?
Charles Fréger : Je n’ai pas beaucoup travaillé en Afrique. J’ai travaillé en Namibie, au Rwanda et puis il y avait l’opportunité d’aller en Afrique de l’Ouest. Ce n’était pas très longtemps après avoir fini mon projet
Wilder Mann (les figures de l’homme sauvage dans lesrituels païens en Europe). Je cherchais les Egunguns au Togo. En y allant, j’ai entendu parler des Asafo du Togo qui avaient la particularité de se peindre en bleu. Je me suis intéressé à ce village, pas très loin de Lomé, dans lequel il y avait ce groupe d’Asafo.
Comment avez-vous approché les Asafo ?
J’ai été en contact avec une organisation togolaise qui les connaissait et qui avait déjà documenté leurs traditions. Ils ont négocié pour moi, avant ma venue, pour pouvoir assister d’abord aux rituels et ensuite à avoir suffisamment de temps pour les photographier.
Sur vos photographies, on voit les hommes bleus en individuel. Est-ce que c’était difficile d’isoler chaque homme ?
Au début oui, parce qu’on est face à des hommes qui se disent « habités ». On ne peut pas leur parler directement. Par exemple, quand ils ne sont plus peints en bleu et plus dans leur tenue d’Asafo, ils disent de ne plus se souvenir d’avoir revêtu la tenue. Il y a vraiment l’idée de devenir une autre identité. Donc il n’était pas question que je leur parle directement. Il y avait toujours un interlocuteur qui leur disait ce que je leur disais. Après deux jours de prises de vue, on se détend et on travaille différemment.
Une photo a été prise directement après le sacrifice d’un bouc.
On y voit un Asafo qui a le privilège de pouvoir boire le sang du bouc juste après lui avoir coupé la tête. Ici, sur les photos, on voit des postures, des jeux, des poses « sauvages » de ces hommes qui brandissent des amulettes et aussi des couteaux, des poignards, etc. Dans chaque photo on retrouve des grigris, des amulettes ou des armes fictives qui permettent de jouer son rôle d’Asafo.
D’autres images sont très théâtrales. Est-ce qu’il y avait une mise en scène de votre part ?
Oui, bien sûr. Dans une prise de vues comme ça, il y a un moment où chacun entre dans un jeu, moi aussi. Cela devient théâtral. Chacun se met en scène avec moi. On cherche ensemble une façon à se représenter et de représenter cette brutalité et cette agressivité des Asafo. Donc chacun se met vraiment dans la peau d’un personnage et joue son personnage. C’est ça qui est intéressant.
Le photographe Charles Fréger.
Siegfried Forster / RFI
Que signifie de porter un fusil ou de porter de la paille ?
C’est surtout de la paille sur un cercueil. Dans le rituel auquel j’ai assisté, cet homme est tenu par un autre homme avec une corde métallique. Il est tenu comme s’il était incontrôlable. Il porte sur ses épaules un cercueil recouvert de paille dans lequel on dit qu’il y a des os, des matières qui reviendraient des ancêtres. Il fait son apparition à un moment où l’on sacrifie le bouc et puis il disparaît, il repart dans la brousse. Le garçon qui porte ce cercueil a dit avoir oublié qu’il était une heure avant le porteur de cercueil.
Vous n’êtes pas un fan du concept du « melting pot ». Pour vous, il y a des cultures, des coutumes, des habitudes qu’on ne comprend pas. Votre travail en tant que photographe, c’est d’observer, sans entrer véritablement dans le sens de ce que vous voyez ?
C’est difficile de répondre, parce qu’on est toujours deux dans une prise de vue comme ça : il y a le photographe et celui qui se fait photographier. Le photographe met en scène et celui qui se fait photographier se met en scène. Il y a une rencontre. Le personnage en face de moi devient presque un acteur. Il va me dire : voilà comment je veux être photographié. Il y a un moment où nous, les Blancs, se projettent dans la culture noire et où eux, ils viennent à mi-chemin pour dire : vous voulez qu’on joue le sauvage ? On va le faire le sauvage ! Il y a toujours un rapport à la représentation. C’est vraiment à un croisement entre la projection que nous, Européens, on se fait de l’Afrique et la projection que les Africains se font des Européens.
Est-ce que les personnes sur les photos ont vu les photos après ?
C’était vraiment important pour moi. Quelques semaines après avoir pris les photos, j’ai fait envoyer au village des photos pour chaque personne photographiée. Il y a plusieurs Asafo qui m’ont téléphoné. Évidemment, la prise des photos dure longtemps. À un moment, cela devient barbant pour eux d’être photographiés, mais cela touche aussi l’ego. Ils étaient flattés d’être représentés comme ça.
Avez-vous vu d’autres représentations des « hommes bleus » avant de les photographier ?
J’avais regardé un documentaire du Togolais Gaëtan Noussouglo, un ami qui avait travaillé avec les Asafo. Gaëtan a plus le point de vue d’un scientifique et d’un ethnologue. Pour lui, la nécessité était de représenter vraiment les étapes de la fête, de la tradition tandis que moi, je m’intéresse à des silhouettes. Je photographie les membres d’un groupe qui participe à un rituel ou un protocole. On est dans une mise en scène -avec des poses et avec des attitudes- qui correspond vraiment à ma façon de photographier.
Deux photos de la série « Asafo » sur les « hommes bleus » du Togo, réalisée par le photographe Charles Fréger.
Dans beaucoup de rituels et traditions, il y a un jeu de représenter la bête.
01/09/2016 - par Siegfried Forster Écouter
► La série Asafo sur les « hommes bleus » du Togo fait partie de l'exposition Fabula, jusqu'au 24 septembre à l’Hôtel Fontfreyde
dans le cadre du Festival International des Textiles Extra Ordinaires (Fite)
, à Clermont-Ferrand. """

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 Re: L'Afrique, les Afriques.
Auteur: ndar.tout   
Date:   04-09-16 12:08   >>> Répondre à ce message

"""Philippe Hugon: l’Afrique construit sa modernité de «manières diverses»
Par Anthony Lattier
Quelles sont les grandes tendances qui façonnent l’Afrique d’aujourd’hui ? Quel modèle de croissance pour ce continent ? Observateur de longue date, Philippe Hugon s’attache, dans son dernier livre, à dresser un portrait non pas de l’Afrique mais « des » Afriques. Son ouvrage,
Afriques : entre puissance et vulnérabilité, est paru aux éditions Armand Colin. Ce professeur émérite à Paris Ouest Nanterre et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), répond aux questions d’Anthony Lattier.
« La question majeure, c’est de savoir comment on utilise les potentialités, les opportunités, les capacités qui sont propres aux différentes sociétés. Et c’est là où l’on peut dire que l’Afrique construit de manières diverses sa modernité, par des trajectoires qui sont plurielles. C’est là, je pense où il faut effectivement plus du sur-mesure que du prêt-à-porter. »
Afriques : entre puissance et vulnérabilité, paru aux éditions Armand Colin, de Philippe Hugon.
DR """ rfi

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