Auteur: ndar.tout
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"""De Brest à Dakar, à l'école des phares
© Subdivision Des Phares Et Balises de Brest
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Publié le 01-07-2016 • Modifié le 01-07-2016 à 20:53
Les derniers gardiens de phare ne sont pas Bretons mais Sénégalais ! Après deux ans d’enquête, Vincent Guigueno a retrouvé les anciens élèves de l’école de Brest, passage obligé pour devenir « électro-mécanicien », dénomination des gardiens de phare depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un héritage méconnu de l’empire français.
Par Vincent Guigueno
@gardienphare
En 1933, un ingénieur des phares et balises dénombrait plus de 500 phares et feux dans les territoires français d’outre-mer. Et pourtant, l’essentiel des livres et les reportages télévisés sur le sujet sont consacrés aux phares bretons ! Mais que savons-nous des phares algériens, marocains, sénégalais, malgaches ou indochinois ? Travaillant depuis plusieurs années sur l’histoire et le patrimoine des phares, j’ai pris conscience de l’oubli des outre-mer et des anciennes colonies.
Si certains feux sont très anciens, comme Cordouan (1611) dans l’estuaire de la Gironde, la construction des réseaux de phares démarre dans les années 1830, avec l’installation d’appareils munis de la fameuse lentille de l’ingénieur Augustin Fresnel (1788-1827). En métropole comme dans les colonies, anciennes ou plus récentes, les ingénieurs construisent des phares, dont les plans sont vérifiés à Paris par le Service des phares.
Phares coloniaux
Les Archives nationales françaises possèdent de nombreux documents sur l’histoire des phares coloniaux. On y trouve par exemple la trace des discussions qui conduisent en 1864 à l’allumage du grand phare de Dakar, les Mamelles, quand la compagnie des Messageries Impériales ouvre une ligne vers l’Afrique et l’Amérique du Sud.
A la fin du XIXe siècle, avec la création d’un ministère des Colonies séparé de la Marine, la gestion des phares des colonies françaises est confiée aux services locaux des Ponts et Chaussées. Les grands phares sont alors dirigés par un maître de phare métropolitain, assistés de gardiens « indigènes ». Au début des années 1950, un service fédéral de l’Afrique Occidentale Française est créé, avec pour siège Dakar, port d’attache d’un grand navire baliseur. Au moment des indépendances, la question de la formation de futurs « maîtres de phare » se pose. Chaque pays envoie alors des gardiens dans les écoles créées en métropole après la Seconde Guerre mondiale, en particulier celle de Brest.
C’est en travaillant dans les archives de cette école de Brest que j’ai découvert la photographie d’un gardien sénégalais, Amadou Sy, posant parmi ses collègues aquitains, bretons, corses. Grâce à la diligence du chef du service des phares du Sénégal, le commandant Amadou Ndiaye, j’ai eu la chance de le rencontrer à Dakar, en mai 2016. Formidablement accueilli par l’administration sénégalaise, j’ai pu m’entretenir avec d’autres agents du service des phares, dont Alassane Saw, mon guide vers l’île de Gorée. Leurs témoignages racontent comment les Sénégalais sont devenus, progressivement, maîtres de leurs phares, construits par des ingénieurs français. Un autre regard sur les phares, vestiges d’une histoire maritime et coloniale encore mal connue en France.
►Vincent Guigueno est spécialiste des phares et conservateur au Musée de la Marine, il signe son premier documentaire sonore pour La Marche du monde sur rfi intitulé Les maîtres de phare
, diffusion sur nos antennes Afrique : samedi à 13h10 (TU) et sur nos antennes Paris et le monde : 08h10 TU et 19h10 TU.
►Bibliographie sélective
Les feux de la mer : la France et les phares, XVIe-XXe siècles , Gallimard, 2012
Le phare Amédée, avec Valérie Vattier, Musée de l’histoire maritime de Nouvelle-Calédonie, 2010
L’historien et le film, avec Christian Delage, Paris, Gallimard (« Folio histoire »), 2004
Au service des phares. La Signalisation maritime en France, XIXe-XXe siècle , Presses universitaires de Rennes, 2001 (mention spéciale du jury au Festival du livre maritime, Concarneau 2001). """
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Tout ce qui est excessif est insignifiant.
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