Auteur: ndar.tout
Date: 11-09-16 14:56 >>> Répondre à ce message
Depuis un moment, dès qu'il y a un fait-divers violent, les commentaires sur les sites des journaux autour de :
Évidemment, on ne donne pas les noms et l'origine des agresseurs, les journaux nous cachent tout puis c'est relayé par des politiques et intellectuels en tout genre.
Et/ou, c'est à cause du laxisme et de l'incompétence du gouvernement ou même on laisse faire volontairement.
in lemonde.fr :
"""Islam et « agressions vestimentaires » : le grand emballement des faits divers
LE MONDE | 09.09.2016 à 16h24 • Mis à jour le 10.09.2016 à 07h43
Par Adrien Sénécat et Samuel Laurent
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C’est un scénario qui devient classique : des agressions ou altercations sur une tenue vestimentaire, présentées dans la presse comme liées à un motif religieux (l’islam, pour ne pas le nommer), suscitent des vagues de réactions politiques et militantes… jusqu’à ce que les faits viennent démentir en grande partie ou en totalité ces affirmations.
C’est très probablement le cas de « l’affaire des shorts ». L’agression d’un groupe de femmes au prétexte qu’elles portaient ce vêtement court, dimanche 4 septembre, Ã
Toulon, s’avère dépourvue de connotation religieuse, selon Nice-Matin.
Dans le quotidien régional, l’une des mères de famille agressées dément toute question religieuse, et le fait que le port d’un short soit à l’origine de l’agression : « Nous n’étions pas en short. Nous étions en tenue de sport. Un premier jeune nous a mal parlé et puis les choses ont rapidement dégénéré alors que nous étions en famille et avec nos enfants . » La violence reste évidemment intolérable, mais le motif religieux n’est pas confirmé. Pas plus que dans le récit d’un témoin interrogé par Libération. Le procureur de la République n’avait d’ailleurs pas évoqué de shorts ni d’agression pour un motif religieux, mais une attaque à motif sexiste déclenchée par une « provocation à caractère sexuel pour susciter la réaction des hommes » .
A ce stade de l’enquête et au vu de ces éléments, la prudence aurait dû rester de mise. Pourtant, il n’a fallu attendre que quelques heures après la révélation des faits pour voir des réactions, comme cette tribune de Céline Pina sur LeFigaro.fr,
dénonçant une « police de la vertu islamiste ». Ce qui n’était en fait pas le cas.
Cet exemple n’est que le dernier d’une longue série. Dans un contexte de tension autour de l’islam et des musulmans, ce type d’emballement collectif se multiplie, favorisé par les réseaux sociaux, qui offrent une caisse de résonance à ces informations souvent non confirmées, mais aussi par les réactions immédiates du monde politique et des intellectuels, prompts à trouver des significations dans le moindre fait divers.
1. LE MAILLOT DE BAIN DE REIMS
Le cas le plus emblématique est sans doute celui du « maillot de bain » de Reims : en août 2015, L’Union de Reims raconte qu’une jeune femme s’est fait agresser
par d’autres, dans un parc de la ville, alors qu’elle bronzait en maillot de bain. Le texte de l’article évoque de manière allusive des motifs religieux :
« Voir cette femme qui bronze au soleil, allongée dans l’herbe, semble contraire à sa morale et sa conception des bonnes mœurs, car elle vient lui reprocher sa tenue légère jugée indécente en pareil endroit. Effarée par un tel discours aux relents de police religieuse, la jeune femme se rebiffe en rétorquant qu’on n’a pas à lui dicter sa façon de se vêtir. Une altercation éclate. »
Il n’en faut pas plus pour que plusieurs
personnalités, notamment au Front national (FN), s’indignent de ce « discours aux relents de police religieuse ». En réaction, un rassemblement en maillot de bain est aussi organisé par SOS-Racisme dans le parc. Sur Internet, le hashtag #jeportemonmaillotauparcleo fait le tour du monde, obtenant des soutiens jusqu’aux Etats-Unis.
Mais rapidement, les témoignages recueillis montrent que cette version est fausse. L’une des agresseuses témoigne, de même que son entourage, que cette bagarre n’a aucunement pour motif le fameux maillot de bain, mais une banale réflexion mal prise. Il n’y a pas eu de « lynchage » mais une bagarre entre deux groupes, dont aucun n’évoque la religion.
L’Union de Reims, dépassée par la tournure que prend l’affaire, publie finalement un article qui exclut « le mobile religieux ou moral ». Mais le mal est fait.
2. LA JUPE DE GENNEVILLIERS
Le triptyque fait divers-emballement-démenti est encore une fois à l’œuvre à Gennevilliers en mai. Le Parisien relate l’agression d’une jeune femme, « rouée de coups parce qu’elle portait une jupe »
. L’affaire provoque l’indignation. Et là encore, en réalité, il s’agit d’une altercation pour quelques mots de travers, déplorable mais sans rapport avec une quelconque religion.
L’agresseuse reconnaît d’ailleurs au tribunal qu’elle porte elle-même des jupes, et l’enquête ne montre rien de religieux dans cette affaire. Quant au fait que la jupe soit le déclencheur de l’agression, il apparaît de moins en moins évident au cours du procès, qui verra l’agresseuse condamnée à six mois de prison avec sursis.
3. LA PREMIÈRE AFFAIRE DU SHORT DE TOULON
Avant le cas de dimanche, Toulon avait déjà été le théâtre d’une « affaire de short », fin juin. Une jeune femme racontait sur Facebook qu’elle s’était fait agresser et cracher dessus par cinq autres jeunes femmes à cause de sa tenue.
Là encore, l’indignation est immédiate et massive. Une manifestation en short est organisée dans la ville, tandis que la classe
politique, FN en tête, dénonce une fois encore la « terreur vestimentaire » et y accole des connotations religieuses. Sur les réseaux sociaux, indignation et colère se propagent en milliers de messages.
La jeune femme agressée confiera quelques jours plus tard sur Facebook
son indignation à ce sujet :
« Je n’ai à aucun moment attribué une origine particulière à ces filles ni mentionné une quelconque religion (…). Elles étaient françaises et je me fiche royalement de savoir de quelle ethnie ou de quelle religion elles provenaient. Parce que là n’est pas le débat. »
Aucune suite judiciaire n’a permis de savoir qui étaient les agresseuses, ni le motif pour lequel elles ont agressé cette jeune femme.
4. UN GRATTEMENT « AU NIVEAU DE L’ENTREJAMBE » DANS LES HAUTES-ALPES
Le 19 juillet, vers 9 h 30, un homme poignarde une femme et ses trois filles dans un camping à Garde-Colombe (Hautes-Alpes). L’une des jeunes filles est grièvement blessée. Plusieurs
médias évoquent d’abord, « selon les premiers éléments de l’enquête », le fait que l’agresseur « n’aurait pas apprécié la façon de s’habiller de ses voisins de logement ».
Là encore, certains ont rapidement établi le lien entre agression, tenue vestimentaire et religion : « Une mère et ses trois filles attaquées au couteau par Mohamed, 37 ans, parce qu’habillées trop légèrement selon les critères islamiques de ce musulman modéré, forcément », s’est insurgée dans la foulée Christine Tasin, de Résistance républicaine, un mouvement satellite du groupuscule d’extrême droite Riposte laïque.
Le soufflé est pourtant rapidement retombé. Le procureur de la République de Gap précise les circonstances de l’agression dans un communiqué dès le lendemain :
« Le mari et père des victimes affirme
avoir croisé le suspect en train de quitter les lieux (…) après l’agression. Le suspect lui aurait alors déclaré : “Tu n’aurais pas dû faire ça devant ma femmeâ€, tout en reproduisant le geste de se gratter au niveau de l’entrejambe par-dessus son short. »
Sauf que « le mari de la victime ne se souvient pas avoir eu un tel geste », toujours selon le procureur. Ce dernier a estimé que l’agresseur pouvait difficilement être une « personne qui serait saine d’esprit » et n’avait vraisemblablement rien d’un terroriste islamiste, en attendant les conclusions de l’enquête.
5. LE FAUX BURKINI DE SISCO
La fameuse bagarre sur la plage de Sisco, en
Corse, a également donné lieu à une instrumentalisation rapide : dans un premier temps, la version rapportée par la presse évoque une ou plusieurs femmes se baignant en « burkini », dont les proches ont agressé un touriste qui voulait la prendre en photo, ce qui aurait déclenché une rixe au cours de laquelle les proches de ces femmes en burkini auraient utilisé des hachettes contre les habitants.
Cette version, rapportée dans le village par des témoins, conduit une partie des habitants à se rendre dans un quartier de population maghrébine, menaçant de violences et brûlant des véhicules, aux cris de « arabi fora » (les Arabes dehors).
Là encore, les réseaux sociaux et les politiques s’en donnent à cœur joie. Il faudra trois jours pour que le procureur expose les faits, qui sont bien différents : aucun burkini, aucune hachette, et surtout aucun motif religieux dans cette bagarre, mais « une logique de caïds » d’un côté, et une « réaction inappropriée » de l’autre. Une fois encore, l’emballement a précédé la recherche de la vérité.
Lire aussi : Rixe de Sisco : au tribunal, les cinq prévenus, les CRS et les caméras
6. L’AFFAIRE DU MONOKINI EN CHARENTE
Un nouvel emballement a pu être observé dans une autre affaire survenue fin août : « Une femme agressée par six hommes car elle se baignait seins nus sur une plage », titrent les premiers articles.
Là encore, les réseaux sociaux s’emparent de l’affaire, qui devient rapidement nationale, avec en filigrane le fameux « burkini » et le spectre d’une agression pour des motifs religieux. Or, une fois encore, ce n’est absolument pas le cas.
Les versions divergent, mais la jeune femme reconnaît avoir été provocatrice. Ses agresseurs, eux, sont charentais et ne sont pas de confession musulmane, relate La Charente libre dans un article consacré à l’emballement autour de ce fait divers.
« Qu’importe qu’il n’y ait aucune connotation religieuse dans ce fait divers, qu’importe qu’il implique une jeune femme de nationalité portugaise vivant à Angoulême et des Charentais, qu’importe que la victime elle-même dise qu’il n’y avait rien de “raciste dans cette affaire†(…). Au Bain-des-Dames aussi, les absents du jeudi ont leur idée bien arrêtée sur la question : “C’est sûr que c’était des Maghrébinsâ€, lance un homme. Raté. Une autre contacte “La Charente libre†: “Vous dites que ce n’est pas des Arabes. Je ne vous crois pas.†Ou encore : “ Vous les protégez en ne les nommant pas.†Dialogue impossible. » """
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Tout ce qui est excessif est insignifiant.
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