Auteur: soninkeman
Date: 28-07-11 21:23 >>> RĂ©pondre Ă ce message
A première lecture, ce titre peut paraître étrange aux lecteurs habitués; comme vous le savez, je suis de ceux qui considèrent le peuple Noir, en tant que peuple Africain comme un fantasme naissant avant tout d’un jugement plutôt arbitraire émis en premier lieu par les peuples à peau claire fréquentant des peuples à peau sombre (traites négrières, colonisation, descriptions du monde antique…) ou bien par des Africains dans un contexte de contamination culturelle occidentale (Négritude, Black Power…) ou tout simplement par comparaison dans des espaces géographiques où des populations plutôt mélanodermes avoisinaient des populations plutôt leucodermes (vallée du Nil).
La suite de l’article ne vient pas remettre en cause cela, qui sait où s’arrête la leucodermie et où commence la mélanodermie ? Pour un aveugle, qui est noir et qui est blanc ? Peut-être même existe-il une anomalie de la vue rendant impossible à ceux qui en souffrent de distinguer les les variations de teint entre les différentes populations humaines. Pourtant, on ne peut pas dire que le peuple noir ou plutôt les peuples noirs n’existent pas puisqu’il existe bien des endroits au monde où la mélanodermie est bel et bien à l’origine ou en tout cas associée à une identité culturelle/ethnique particulière, prenons l’exemple des Etats-Unis d’Amérique où après au moins 3 siècles de communauté de destin, les blancs et les noirs ne sont toujours pas parvenus à former un ensemble ethnique transcendant les particularités physiques de chacun. Pourtant au sein de ces deux groupes raciaux, il existe bien une identité collective dépassant les critères morphologiques des individus le composant, ainsi la culture des WASP rassemble des blonds, des roux, des bruns, aux yeux bleus, verts ou noirs, d’origine Allemande, Irlandaise, Italienne, Anglaise, Écossaise ou Française alors que chez les Afro-Américains, les noirs si noirs que l’on pourrait les confondre avec des Sahéliens sont en nombre très faible et avec le même teint de peau que beaucoup d’Afro-Américains, un Brésilien, un Dominicain ou un Cubain ne saurait revendiquer une quelconque identité noire ou Afro-Descendante. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que les Américains, qu’ils soient noirs ou blancs ne s’assimilent pas aux Latino-Américains, aux Canadiens, aux Caribéens, aux Européens ou aux Africains qui physiquement leur ressemblent.
On peut donc dire que les peuples noirs existent, mais toujours au sein d’une population multi-colore et dont la culture dominante fait clairement la distinction entre les différentes teintes de peau qui caractérisent sa population et c’est ainsi que l’on peut parler de « communauté noire de France », de « Black Music » aux Etats Unis mais il ne viendrait jamais à l’idée de qui que ce soit de parler de « communauté noire du Cameroun » ou de qualifier la musique Mandingue de « Black Music » . L’identité noire a donc pour origine un jugement de la part d’une société racialisée où ceux que l’on juge mélanodermes forment le plus souvent une minorité, de ce jugement découlent également de nombreux comportements dont le plus essentiel est le sentiment d’appartenance à une communauté Afro-descendante mondiale faisant que le mélanoderme de France ou de Grande Bretagne sans attache particulière à une culture Africaine (Chewa, Peule, Dinka, Gonja…) aura tendance à considérer l’Afrique comme un tout et surtout à imaginer que son sentiment communautaire est partagé par tous les mélanodermes de la planète, l’exemple le plus frappant et récent de transformation identitaire est celui des Falashas, ces juifs d’Ethiopie qui dans leur Gondar natal ne développaient pas de sentiment identitaire noir mais qui une fois confrontés à la société Israélienne majoritairement Ashkénaze et Séfarade sont devenus noirs parmi les Israéliens blancs et se sont mis à adopter de nombreux comportements culturels des minorités mélanodermes du monde occidental. Plus surprenant encore est le phénomène d’identification à la Black Culture observé chez les jeunes populations indigènes d’Australie, de Nouvelle Zélande ou encore de Hawaï.
Pour autant, bien que n’étant pas Africains mais plutôt d’origine Africaine ou Afro-Affiliés, ceux qui se sentent appartenir à cette communauté dermique ont toute leur place dans le projet de renaissance dans le sens où la plupart de ces gens nourrissent de bon sentiments envers le monde Africain, sincères de surcroît, parce qu’ils n’ont pas choisi de naître ou grandir noirs dans des sociétés Euro-Descendantes, parce que tous autant qu’ils sont, si l’on fait exception des océaniens chez qui le « black feeling » est probablement un effet de mode, ont évidemment du sang Africain dans leurs veines mais aussi et surtout parce que leur sentiment communautaire nègre sera à coup sur le ciment du pacte fédéral panafricain. Il ne s’agit vraiment pas de remettre en cause le droit à l’autodétermination des peuples Africains mais il est certain qu’une fédération impose aux Etats qui la composent des compromis en grand nombre surtout lorsque celle-ci peut réunir plus d’une centaine d’Etats relativement différents du point de vue culturel ou encore en ce qui concerne le potentiel économique et cette fédération, nombre d’Etats pourront être tentés de la quitter si elle s’avérait contraignante sans réaliser qu’une bonne partie de ces Etats respectant les réalités ethniques ne sont pas viables en tant qu’Etats indépendants dans le monde cruel que nous subissons aujourd’hui et subirons encore jusqu’à ce que la mondialisation sauvage soit une réalité.
Aussi étrange que cela puisse paraître, pour de nombreux noirs l’idée de s’intégrer à une culture Africaine ne semble pas vraiment envisageable ou tout du moins superflu, ces noirs d’occident se sentent plutôt Africains au singulier. De l’autre côté, les Africains qui aux quatre coins du continent défendent leurs cultures et leurs traditions vivraient le fait de se conformer à une identité panafricaine niant leurs particularismes ethniques comme une nouvelle aliénation, comme une nouvelle colonisation culturelle et de surcroît, la mélanodermie des uns et des autres dans un contexte Africain ne saurait justifier de sentiment de fraternité, d’obligation d’accepter l’autre, ses aspirations et ses comportements sous prétexte que la seule chose qu’il veuille bien partager avec vous est sa couleur de peau.
Pour concilier les différentes aspirations et ainsi faire que tous ceux qui le veulent puisse participer à l’édification d’une fédération panafricaine solide, puissante à l’unité inébranlable j’ai pensé bon d’élargir le nombre de territoires dépendant du pouvoir fédéral qui dans ma premier projet ne se limitait qu’à ceux de la capitale panafricaine (Abidjou/Abydos), de Gauteng, d’Abidjan et de la Nouvelle-Abomey (Port-Au-Prince). Ces nouveaux territoires fédéraux sont symboliquement créés là où dans la fédération se rencontrent soit trois frontières intérieures, soit une frontière et une côte, ils sont au nombre de 210 et se présentent comme des clous liant entre elles les différentes plaques nationales. Chacun de ces territoires mesure 180km², ce qui équivaut environ à la taille du District of Columbia (177km²).
Les villes fédérales (frontières effacées)
Les territoires fédéraux ont différentes fonctions tout d’abord on peut citer la création d’espaces d’identité panafricaine car n’appartenant à aucune nation fédérée, n’y flottent que des drapeaux panafricains, la seule langue des médias et de l’administration est la langue panafricaine, la toponymie et le paysage culturel ne renvoient à rien d’autre qu’à cette Africanité que leurs habitants s’affaireront à bâtir tous les jours. Il pourra même être possible à ceux qui jugent que les cultures ethniques Africaines sont des hérésies trahissant leur idéal classiciste kémitiste de ne jamais mettre les pieds hors de ces territoires grâce au réseau de transports panafricains reliant les différents territoires avec bien-sûr des raccordements aux réseaux nationaux. Outre le fait de faire naître l’Afrique du peuple Noir un peu comme sont nées l’Argentine, l’Australie ou l’Afrique du Sud Blanche, ces territoires se veulent également être des pôles de coopération économique entre les deux ou trois nations frontalières mais aussi des espaces de loisirs et de culture pour les Africains qui même attachés à leur culture charnelle par curiosité veulent mettre les pieds dans ces territoires d’identité panafricaine transcendant la nationalité.
Villes fédérales (frontières affichées)
Pour construire le peuple noir, le plus important est de ne pas laisser les candidats à l’identité Africaine se livrer à l’individualisme et se confronter au vide identitaire qui en naîtrait, ce qui pourrait représenter une véritable déception pour ceux qui ont tant rêvé d’une nation noire unie comme un seul homme. L’instrument d’assimilation et de cohésion que je propose est l’auberge d’intégration, le but étant de réunir quelques dizaines d’individus pour qu’ils puissent constituer une communauté clanique aussi solide que les familles Africaines élargies le fondateur d’auberge se faisant chef communautaire. il n’est donc selon moi pas pensable d’échapper au modèle communautaire, seul capable de garantir la formation d’un sentiment fraternel. Tout comme dans le modèle traditionnel, les auberges se réunissent en chefferie, ou plutôt ici en colonies groupant un nombre maximal de vingts auberges. La mission des chefs d’auberge est d’élaborer une « black way of life » commune à l’ensemble des territoires fédéraux et ainsi initier un processus d’ethnogenèse en inculquant des pratiques gastronomiques, un code de conduite ou encore une mentalité commune aux membres de la communauté. Aussi et surtout, l’auberge d’intégration doit faciliter et accélérer l’apprentissage de la langue panafricaine afin que les membres de la communauté la parlent couramment et qu’elle soit la langue maternelle des enfants à naître.
Les habitants permanents et les natifs ultérieurs des territoires fédéraux (Capitale exclue) ont le statut provisoire de citoyens de Gauteng, Abidjan et de la Nouvelle-Abomey jusqu’à ce qu’il soit établi que 70% des habitants de l’ensemble de ces territoires soient nés sur un territoire fédéral ultérieurement à la création de celui-ci. A ce moment, la nationalité panafricaine est reconnue officiellement et ses membres obtiennent une représentation unique dans les institutions fédérales sans pour autant changer le statut de ces territoires qui restent des espaces de coopération intra-fédérale.
En effet, pour resserrer les liens entre les Etats de la fédération, il est bon d’intensifier les échanges et initiatives de coopération entre ceux-ci, pour parvenir à ce but les Etats partageant la même frontière à l’endroit où se situe le territoire fédéral peuvent créer divers services et ordres transnationaux dans le domaine éducatif, dans la santé, dans la recherche ou encore dans la culture. Les 210 territoires fédéraux correspondent également aux 210 zones de commandement de l’armée panafricaine car le fait que chaque nation possède sa propre armée est extrêmement dangereux pour l’avenir de la fédération. En matière de coopération économique, l’idée est d’associer dans ces territoires les fédérations de métiers des différents Etats frontaliers afin qu’elles fondent des entreprises de droit panafricain dont elles sont communément propriétaires et dont la mission première est d’allier les entreprises nationales dans la conquête des marchés étrangers et des marchés Africains plus éloignés et ainsi en faire bénéficier dans la concorde l’ensemble des actifs des deux ou trois nations voisines.
Plus encore, ces territoires fédéraux représentent des pôles d’intégration économique mondiale ouverts aux entreprises extra-Africaines et où s’applique un protectionnisme moins impitoyable. Il est certain qu’une telle attractivité draine de nombreux travailleurs Africains appartenant aux nations fédérées sur ces territoires, c’est pourquoi l’hôtellerie professionnelle doit s’y développer afin de permettre aux expatriés de conserver un mode de vie communautaire même éloignés de leur communauté d’origine.
Pour rendre ces territoires encore plus fédérateurs et attractifs, il semble judicieux d’y développer des activités de loisirs plutôt adressées aux masses comme j’y faisais référence dans deux précédents articles. Oui la culture de masse est abrutissante, oui elle contredit tout principe d’excellence mais les idoles qu’elle créé, les messages qu’elle véhicule, et les comportements qu’elle façonne ont un précieux pouvoir unificateur et même si l’on tend à s’en écarter en gagnant en maturité, celle-ci est capable de créer des liens générationnels aux quatre coins d’un continent aussi vaste que l’Afrique. Par chance, la black culture développée par les minorités noires d’occident correspond parfaitement à ce genre de courants capables de provoquer un véritable raz-de-marée transcontinental quand bien même il faudra en éliminer les éléments malsains. Donc ces territoires fédéraux doivent aussi être des territoires où l’on vient s’amuser avec un Afro-Vegas par ici, un Afro-Dubaï par là , chacun d’entre eux doit abriter un nombre d’activités et d’évènements suffisant pour pouvoir se rendre intéressant comme des parcs d’attraction, de studios de cinéma, des salles de jeu, des discothèques, des théâtres, des salles de concert, des infrastructures sportives, des bars, des centres commerciaux, des stations balnéaires, des salons d’exposition et autres occupations permettant de passer du bon temps. Cela ne dispense pas les grandes villes nationales de rivaliser et de se rendre attractives, non seulement aux yeux des habitants de la nation en question mais aussi de ceux des nations voisines et pour permettre cela, l’identité panafricaine se doit d’être relativement acculturée en comparaison aux identités nationale, plus grossière ce qui n’est pas bien difficile puisqu’elle ne se base que sur une couleur de peau et un lointain héritage antique.
Denver, USA. Exemple de paysage culturel neuf.
Il ne faut pas se cacher que le modèle d’environnement culturel à suivre ici est le modèle Américain/Australien/Canadien, c’est à dire celui des pays neufs dans une version Africaine préférant les gratte-ciels et autres structures modernistes au charme médiéval suranné, les architectures industrielles minimalistes et les imposantes constructions néo-classiques sobres aux ornements si chers aux arts traditionnels. Sans oublier la mise en valeur de la nature car coïncidence ou non, j’ai remarqué que ces territoires fédéraux se plaçaient pour la plupart dans un cadre naturel exceptionnel dont je partages les images dans la galerie suivante qui servira de conclusion à cet article.
Afrique Australe
Point frontière entre le KwaZulu, le Pays Xhosa et l'Océan Arctique
Près de la frontière Lesotho-KwaZulu-Pays Xhosa
Où se croisent la frontière entre le KwaZulu et l'empire Shangaan de Gaza et l'océan Indien
Près de la frontière entre le Maravi et le pays Yao, sur le lac Malawi
Près de la frontière entre l'Etat Pedi du Limpopo, du WeSwatini et de l'Empire Shangaan de Gaza
Afrique Orientale
Près de la frontière entre le Zanguebar, l'Etat Gikuyu et l'Etat Maasaï.
Près de la frontière entre le Wanji, l'Etat Turkana et l'Etat Kalenjin
Où se rejoignent les frontières du Buganda, du Wanji, du Busoga le Nil et le lac Victoria
Près de la frontière Butooro-Kitara-Rwenzururu
Près de la jonction entre la frontière Zanguebar-Pays Yao et l'Océan Indien
Afrique Centrale
Près de la frontière entre les Etats Lundas, Lubas et Chokwes
Près de la jonction entre la frontière Kongo-Pays Ovimbundu et océan Atlantique
Près de la jonction entre la frontière Fang-Sawa et l'Océan Atlantique
Frontière Pays d'Yam-Pays Fang-Pays Gbaya
Où la frontière entre l'Etat Fang et l'Union de l'Ogooué rencontre l'Océan Atlantique
Afrique septentrionale
Près de la Jonction du lac Tchad et de la frontière Ouaddaï-Confédération du Mayo
Près de la frontière entre Axum, le Gondar et l'Awsa.
Près de la frontière entre le Gondar, l'Oromie et l'Awsa.
Près de la triple frontière Bari-Turkana-Acholi
Près de la frontière Sennar Intérieur (Benishangul-Gumuz) - Oromie - Gondar
Afrique occidentale
Près de la jonction océan Atlantique-Frontière Sussu/Jalunkandu
Près de la frontière Moagha-Gurma-Songhaï
Où la frontière Tado ou Ajatado-Nkran rejoint l'océan Atlantique
Jonction lac Volta-Frontière Ajatado ou Tado/Nkran
Près de la frontière entre l'Union Haoussa, le Borgu et le pays Nupe
NOIR ET FIER
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